savoir si mon cheval a mal au dos

Comment savoir si mon cheval a mal au dos ?

Est-ce que mon cheval a mal au dos ? Si le titre de cet article vous a interpellé, alors vous vous posez sûrement la question… Vous avez peut-être remarqué un changement dans le comportement ou l’état physique de votre cheval, vous êtes du style préventif ou tout simplement curieux ? Voici quelques questions que vous pouvez vous poser pour évaluer le confort dorsal de votre équidé.

 

Quelques rappels

Théorie (Galop 5) : le dos du cheval

Pour comprendre le mal de dos d’un cheval, il est important de savoir comment est constitué un dos ! Revoyons quelques notions d’anatomie.

dos du cheval

Photo empruntée des publications « Horses Inside Out » de Gillian Higgings

Premièrement, la colonne vertébrale de votre cheval est composée de 7 vertèbres cervicales, 18 dorsales, 6 lombaires, 7 sacrées et de 15 à 21 vertèbres coccygiennes. Les muscles principaux sont le long dorsal et le long épineux. Pour finir, n’oublions pas le ligament supra-épineux : « conflits des processus épineux » ça vous parle ?

 

Parenthèse : qu’est-ce qu’un conflit de processus épineux ou « kissing spine » ?

La colonne vertébrale du cheval est composée de processus épineux. Lorsque le dos est droit ou fléchi, ces derniers sont espacés ; lorsque le dos se creuse, ils viennent généralement se rencontrer pouvant créer une douleur, une inflammation, voire même une ossification… C’est un conflit de processus épineux.

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Votre cheval a-t-il mal au dos ? Voici quelques indices

Son état de santé général : comment est-il physiquement ?

Un des premiers indices de douleurs dorsales pour un cheval va être son état physique général. Bien évidemment, vous pouvez regarder la ligne de dos : a-t-il le dos creux, plat, bombé ? Sa colonne est-elle saillante ? Vous pouvez également regarder s’il y a des endroits de friction. Sur ces zones, le poil peut y être absent ou repousser blanc… En gardant toutes vos précautions, vous pouvez également observer le dos de votre cheval de derrière. Est-il droit ou y a-t-il des zigzags ? Sa queue est-elle dans l’alignement du dos ou dévie-t-elle d’un côté ? Est-elle exagérément verticale ?

Un cheval qui a des douleurs dans le dos risque également d’être sensible à ce niveau-là. Passez simplement votre main le long de sa colonne vertébrale : commencez par le caresser puis exercez une pression plus importante si votre cheval n’y est pas sensible. Creuse-t-il le dos à certains moments, s’agite-t-il ou reste-t-il indifférent ? Vous pouvez tout à fait vérifier ces éventuelles réactions lors du pansage.

Si le dos peut déjà donner de nombreuses informations sur l’état général physique de votre cheval, vous pouvez aussi regarder ailleurs : les pieds ou plus généralement les aplombs de votre cheval. Pensez à demander son avis à votre maréchal ferrant sur l’état de santé des pieds et de ferrure/parure de votre loulou.

Un autre élément important à prendre en compte, car directement lié au confort du dos du cheval : ses abdos. En effet, si le cheval tient ses abdos, il peut alors correctement monter son dos pour supporter le poids du cavalier. Ainsi, les abdos et le dos vont de pair ! Il ne peut pas y avoir de concession à ce niveau-là pour un cheval en bon état de forme et confortable dans son dos.

 

Alimentation

L’état physique du cheval est étroitement lié à son alimentation. Le cheval est un herbivore, de ce fait il est primordial qu’il ait accès à de l’herbe ou du foin, toute la journée ! À l’état naturel, il mange de petites quantités en continu, soit environ 16h par jour… Pour en savoir plus, vous pouvez vous référer à un article publié par l’IFCE : Alimentation et bien-être du cheval.

Veillez à ce que sa nourriture ne soit ni trop riche, ni trop pauvre. Elle doit être adaptée à son état physique et de santé, son âge, son activité, etc. N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire.

 

Mon cheval a-t-il des comportements inhabituels ou agressifs ?

Un autre élément non négligeable et souvent signe de mal-être est le comportement de votre cheval. Il vous passe de nombreux messages, à vous d’apprendre à les détecter.

Généralement, plus on connaît un cheval, plus il est aisé de reconnaître un changement de comportement ou une agressivité inhabituelle. Par exemple : mon cheval s’agite lorsque je souhaite le seller, il n’est pas calme au montoir, il a tendance à précipiter ces allures, à refuser de prendre contact avec son mors, à tendre son dos ou à engager ses postérieurs sur du plat…
Une allure ou un exercice en particulier peut révéler une douleur, par exemple une réception d’obstacle ou l’obstacle en lui-même ! Y a-t-il une défense du cheval à l’abord et à la réception de ce dernier ? Le cheval se met-il à charger ou à refuser ? Son geste est-il toujours aussi bon lors du saut ? Est-ce qu’il y a une différence lors que je passe d’une position en équilibre à une position assise ?

Tout comme nous, un cheval peut avoir des jours avec et des jours sans, être plus ou moins disposé en fonction de son activité ou de la météo… Petit à petit, vous différencierez rapidement les signaux d’alertes des petits coups de mou normaux que peuvent avoir nos montures en fonction de leur habitat, âge, saison, entraînement, etc.

 

Mon matériel est-il adapté ?

Lorsqu’on pratique l’équitation, on impose au cheval de porter une masse considérable sur son dos qui, initialement, n’est pas prévue pour. Généralement, le niveau de pratique va aider à se faire plus léger sur le dos du cheval et à moins le gêner. Dans tous les cas, un matériel adapté est essentiel !

Premièrement, la selle et le tapis : une selle adaptée se charge de répartir correctement les pressions sur le dos de votre cheval et vous permet d’avoir une position optimale. De plus, votre selle doit correctement dégager la colonne, le garrot et les épaules de votre cheval.
Si, pour beaucoup, le tapis de selle est avant tout esthétique, vous devez veiller à ce qu’il ne crée pas de frottement ou de pli qui pourraient faire des points durs et blesser votre cheval. Si votre tapis a tendance à s’écraser au niveau du garrot ou à reculer de manière excessive, ce n’est pas bon signe. De même, un tapis qui ne laissera pas suffisamment évacuer la transpiration pourra créer des irritations cutanées.

En fonction de votre selle, de la santé et de la sensibilité du dos de votre cheval, vous pouvez choisir de rajouter un amortisseur.

Certains problèmes de dos sont également de nature cervicale, il faudra alors veiller à avoir un bridon adapté. Certains chevaux réagissent mal à une pression excessive de la têtière. Préférez alors des bridons avec des têtières larges et anatomiques. Il existe également des têtières déportées, mais cela ne convient pas à tous les chevaux.

 

Donner du confort au dos de votre cheval

Finalement, une fois que vous avez identifié des signaux d’alerte, vous devez y répondre. Essayer de taire ces signes de douleurs ou de « faire-avec » n’améliorera pas la situation. Dans ce cas, demandez à votre vétérinaire et/ou à d’autres professionnels de santé leur avis sur les possibilités de prise en charge. Il existe de nombreuses méthodes en fonction de l’avancement de la sensibilité et des problèmes dorsaux de votre cheval : massage, gels, argile, compléments alimentaires, équipements adaptés, traitements, infiltrations, etc.

Il est aussi possible de faire du préventif en vérifiant régulièrement votre matériel et le physique de votre cheval, son comportement en main et en selle, etc. Vous pouvez choisir de faire intervenir des professionnels de santé comme des ostéopathes ou des masseurs équins pour de l’entretien. Il existe également des compléments alimentaires sous forme de cures, comme chez l’humain, pour soutenir le dos de votre cheval à certaines périodes de sa vie.

 

À vous de jouer !

En conclusion, pensez à évaluer de manière globale les différentes pistes citées ci-avant en gardant toujours une chose en tête : chaque cheval est unique. Les solutions qui fonctionneront très bien sur certains équidés devront être revues pour d’autres. Chaque cheval manifeste ses douleurs différemment et ne va pas les supporter de la même façon.

Apprenez à mieux connaître et écouter votre compagnon, testez ce qui vous semble le plus pertinent, entourez -vous de professionnels compétents et, petit à petit, vous aurez toutes les clés en main ! Des produits de soins aux professionnels de santé, en passant par des compléments alimentaires… Il y a de nombreuses solutions pour épauler votre cheval sensible du dos ! Il n’y a pas de solution miracle, mais bien des solutions adaptées à chaque cheval, souvent évolutives.

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Daphné

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