L’endurance, l’une des six disciplines équestres mondiales agréées par la Fédération Équestre Internationale et présente aux Jeux équestres mondiaux, demande une bonne préparation des chevaux et des cavaliers, ainsi qu’un équipement parfaitement adapté pour limiter les risques de blessures. La selle d’endurance est donc un élément à sélectionner avec attention.
L’endurance équestre
Avant d’aborder les spécificités de la selle d’endurance, il est important de garder en tête les caractéristiques de cette discipline.
L’endurance est une discipline pratiquée en extérieur, sur des pistes balisées. L’objectif est de parcourir une distance allant de 20 à 160 km sur une journée, ou sur deux jours avec les courses de 2×70 km ou 2×100 km. Cette épreuve chronométrée doit être réalisée dans un temps imparti pour les épreuves à vitesse imposée (épreuves de 20 à 80 km), et le plus rapidement possible sur les courses à vitesse libre (de 100 à 160 km). L’objectif étant de conserver un cheval en parfait état de santé tout au long de la course.
Des contrôles vétérinaires obligatoires sont effectués au départ et à la fin de chaque boucle. Ils sont effectués environ tous les 30 km et garantissent la bonne santé du cheval. Le cheval est disqualifié en cas de dégradation de ses paramètres métaboliques et/ou locomoteurs (fréquence cardiaque trop élevée, boiterie, trouble métabolique…). L’effort des chevaux doit donc être maîtrisé pour optimiser la performance tout en limitant la fatigue.
Critères de choix pour sa selle d’endurance
Comme vous l’avez compris, le cheval garde la selle sur le dos un grand nombre d’heures. Une selle confortable est donc un point essentiel du bien-être de votre cheval au fil des kilomètres.
Une bonne selle d’endurance doit répondre à trois critères :
- être confortable pour vous et votre cheval,
- être résistante,
- et être légère tout en gardant la possibilité d’ajouter du poids pour atteindre le minimum exigé sur les épreuves CEI (Concours d’Endurance International).
Le premier critère de choix pour votre selle doit être son adaptation à la morphologie de votre cheval , on parle ici de ‘fitting’. Cette règle est valable pour toutes les disciplines, mais encore plus en endurance où la durée de l’effort peut rapidement entraîner des blessures en cas de matériel inadapté.
La selle doit également être adaptée au type de monte du cavalier. En effet, un cavalier qui fonctionne mal dans sa selle va avoir des répercussions sur le fonctionnement du cheval. En endurance, on retrouve des cavaliers de divers horizons. Ils sont issus de l’équitation classique, de la randonnée, ou ont débuté directement dans des écuries d’endurance.
Catégories de selle fréquemment utilisées en Endurance
Selon le profil, on retrouve 3 grandes catégories de selles utilisées en endurance jusqu’en CEI.
Les selles typées cross
Ces selles mono-quartier sont appréciées par le cavalier d’endurance issus de l’équitation classique. Elles apportent une bonne proximité avec le cheval et permettent un bon fonctionnement du cavalier aussi bien en équilibre qu’assis. Ces selles sont particulièrement appréciées dans les courses à dénivelés nécessitant des réadaptations constantes de l’équilibre du cavalier. Les selliers proposant du sur-mesure peuvent concevoir la selle avec des quartiers plus reculés que pour le cross. Cette configuration permet d’adopter une position moins fatigante pour le cavalier. C’est le cas par exemple de la selle Boekelo Endurance de chez Forestier.
Les selles typées dressage
Ces selles permettent également d’avoir une bonne proximité avec le cheval grâce à leur conception en mono-quartier. Elles sont très appréciées, notamment sur les courses plates, pour leur confort dans la position assise. Elles sont souvent demandées avec des quartiers avancés. Cette configuration permet de limiter les contraintes de positionnement induites par les taquets avants des selles de dressage. On peut retrouver cette configuration par exemple sur la selle DX de chez Antarès.
Il est très fréquent de voir des cavaliers alterner entre une selle typée cross et une selle typée dressage en fonction du profil de course.
Les selles minimalistes
Il s’agit de selles sans quartier où les jambes du cavalier sont en contact direct avec les flancs du cheval. Elles sont souvent associées à des tapis épais afin de protéger les jambes du cavalier de la sueur du cheval. Sur ce type de selle, la position de la jambe n’est pas conditionnée par la forme des quartiers. Il peut donc être plus difficile pour un cavalier peu expérimenté de garder les jambes fixes.
Elles sont généralement favorisées pour les courses plates où le cavalier adopte une position assise, étriers chaussés longs. Ces selles sont fortement appréciées pour leur légèreté (800 g pour la selle Contact Carbon de chez Setzi Saddles) mais peuvent nécessiter un gros ajout de plomb pour certains cavaliers afin d’atteindre le poids minimum exigé en CEI. Ces selles sont souvent en matériaux synthétiques. Elles sont donc très résistantes à l’eau et à la transpiration et nécessitent peu d’entretien.
Les nouvelles selles d’endurance
Certaines selles ‘hybrides’ commencent à voir le jour. Elles ont la particularité d’allier la conformation d’une selle classique tout en restant très légères. C’est le cas de la selle Korrika Lab de chez Devoucoux qui intègre des caractéristiques techniques telles que l’utilisation de mailles 3D, un arçon composite, un siège ouvert à l’arrière pour accompagner les mouvements du dos du cheval et apporter plus de confort au couple cavalier cheval au fil des kilomètres.
Et le tapis ?
Le choix du tapis a aussi son importance. Il doit être confortable pour le cheval et parfaitement adapté à votre selle. Ainsi, il restera dégarrotté et bien fixe sous la selle pendant toute la durée de la course.
Les tapis les plus utilisés sont les tapis en mouton véritable, type tapis australien. Ils ont l’avantage d’être très confortables pour le cheval en évitant les risques de frottement. Veillez néanmoins à choisir un modèle bien dégarrotté pour ne pas comprimer le garrot de votre cheval. Cependant, il faut noter que ces tapis ont tendance à se gorger d’eau, ce qui augmente leur poids en fin de course. Cette modification de poids peut être intéressante pour compenser la perte de poids du cavalier au fil de la course. Elle peut également être pénalisante pour le cheval dans le cas d’un cavalier déjà au-dessus de la limite de poids minimum exigée.
Pour limiter cette modification de poids, il existe des tapis en mouton synthétique. Ils présentent les mêmes avantages que le mouton véritable, mais ils prennent beaucoup moins l’eau et sèchent très vite.
Les tapis en maille 3D sont également utilisés. Ces derniers ont l’avantage d’être très légers, et ne sont pas du tout sensibles à l’eau ni à la transpiration du cheval. Certains chevaux peuvent néanmoins être sensibles au contact de la maille. Les tapis combinant maille et mouton synthétique sont alors une bonne alternative.
Choisir sa selle d’endurance en résumé
Vous l’aurez compris, la gamme de selles pour la pratique de l’endurance est assez large. Le choix d’une selle d’endurance repose essentiellement sur la morphologie et le fonctionnement du couple cavalier cheval auquel elle est destinée. Prenez donc le temps d’essayer et de comparer quelques selles d’endurance pour trouver celle qui vous conviendra le mieux.
Pour vous aider à bien choisir votre selle, n’hésitez pas à télécharger ce petit guide :