récupération du cheval après l'effort

La récupération du cheval après l’effort

Comme tout athlète, le cheval a besoin de récupérer après un effort intense. C’est même primordial pour éviter des courbatures, contractures et autres problèmes de santé. Si la récupération du cheval doit être adaptée à l’effort précédemment accompli, il existe cependant de nombreuses manières de la réaliser. Grâce à cet article, apprenez-en plus sur le métabolisme du cheval pendant un effort et son fonctionnement. Vous comprendrez ainsi pourquoi respecter ce temps de récupération est important. Vous retrouverez aussi nos conseils pour réaliser une récupération adaptée à votre cheval.

 

Le métabolisme du cheval pendant l’effort

Si l’on veut effectuer une récupération du cheval après l’effort, il faut d’abord comprendre le fonctionnement de son corps pendant l’effort.

Pour réaliser un exercice et fonctionner correctement, les muscles du cheval ont besoin d’énergie (eh oui, comme nous !). Cette énergie est créée par le corps lui-même : c’est l’Adénosine Triphosphate (ou plus simplement ATP). En utilisant les ressources (graisses, sucres, protéines) naturellement présentes dans le corps, cette molécule est ainsi capable de fournir de l’énergie aux muscles.

Par un ensemble de réactions chimiques, l’organisme dispose de 3 manières différentes, appelées métabolismes énergétiques, pour fabriquer cette énergie :

  • Anaérobie alactique
  • Anaérobie lactique
  • Aérobie

Le métabolisme énergétique utilisé pour créer l’énergie dépend du type d’effort fourni. Pour les différencier, c’est très simple ! Soit l’organisme utilise l’oxygène apporté par la respiration, soit il ne l’utilise pas mais accumule des déchets (responsables notamment des courbatures). Le fonctionnement du métabolisme s’adapte au cours d’un exercice, permettant à l’organisme d’accomplir et poursuivre l’effort demandé.

 

Le métabolisme anaérobie alactique

La phase d’anaérobie alactique concerne les efforts brefs et très intenses (une trentaine de secondes environ, comme un sprint par exemple). Ce métabolisme n’utilise pas d’oxygène, mais crée des déchets importants : la créatine et le phosphate. Ces « déchets » seront utilisés par la suite pour régénérer le stock d’énergie.

L’anaérobie alactique intervient le plus souvent dès le début d’un exercice et puise dans les réserves d’ATP. Cette phase est très courte, car les stocks disponibles sont faibles, mais permet un fort apport en énergie. En conséquence, elle apporte une forte puissance musculaire au cheval.

Une fois le stock d’énergie épuisé, c’est le métabolisme anaérobie lactique qui prend le relais.

 

Le métabolisme anaérobie lactique

Au cours de cette phase, la puissance libérée est moins forte mais dure plus longtemps (plus ou moins 2 minutes). Ce métabolisme n’utilise pas non plus d’oxygène, mais puise dans les glucides naturellement présents dans le corps du cheval.

L’anaérobie lactique permet donc de renouveler le stock d’ATP pour donner l’énergie aux muscles, mais produit d’importants déchets : le lactate. Ce lactate sera en partie recyclé par l’organisme, jusqu’à devenir dominant. C’est à cet instant que le métabolisme aérobie prendra le dessus.

 

Le métabolisme aérobie

La phase d’aérobie entre en jeu lorsque l’effort fourni est moins intense et plus long (de quelques minutes à plusieurs heures). Ici, l’organisme utilise l’oxygène apporté par la respiration, ainsi qu’une partie du lactate produit précédemment qui est transformé en énergie. Il créera aussi des déchets : l’O2 et le CO2, qui se traduisent par la transpiration de votre cheval.

Le métabolisme aérobie produit donc de l’énergie de manière lente et régulière. Cela permet aux muscles de fournir des efforts longs, bien qu’ils ne soient pas mobilisés à leur puissance maximale.

Comme vous le voyez, chaque métabolisme est très différent par son fonctionnement comme par son impact sur l’organisme. La récupération du cheval sera donc différente en fonction du métabolisme exploité pendant l’exercice.

 

Pourquoi la récupération du cheval après l’effort est-elle importante ?

Tout d’abord, le lactate produit pendant les phases d’anaérobie lactique peut endommager les tissus musculaires du cheval, occasionnant des courbatures. Bien qu’une partie de ce lactate soit réutilisée pendant les phases d’aérobie, une certaine quantité reste stockée dans les tissus.

Pour limiter les risques de courbatures, la récupération permet d’éliminer une partie des déchets encore présents dans l’organisme. Elle est essentielle pour assurer le bien-être de votre cheval, son intégrité physique ainsi que ses futures performances.

Il existe cependant différents « types » de récupération : active ou passive. Il faudra donc choisir la plus adaptée à votre cheval et l’effort qu’il a fourni.

 

La récupération active du cheval

La récupération active se fait dès la fin d’un effort important (un parcours de sauts par exemple). Elle aide le cheval à retrouver rapidement une fréquence cardiaque basse, et à réoxygéner les muscles en éliminant les toxines accumulées. La récupération active peut être rapide comme lente ; on vous explique ci-dessous les différences.

Comment fonctionne la récupération rapide ?

Pendant cette phase, le métabolisme du cheval est sollicité pour permettre sa récupération. Souvent effectuée au trot et rênes longues, elle dure en général quelques minutes, jusqu’à ce que le cheval ait retrouvé un rythme respiratoire correct. C’est ce qu’on appelle la récupération rapide.

Si votre cheval effectuait un exercice long, la fréquence cardiaque va redescendre quasi-instantanément.
S’il effectuait un exercice court mais très intense, la fréquence cardiaque diminuera plus progressivement. Si elle ne diminue pas, cela veut dire que l’effort fourni était trop important pour lui.

Le plus souvent donc, la récupération rapide se fait au trot. Mais pourquoi ? Cette allure permet au cheval de recycler plus facilement son énergie, sans avoir à en dépenser davantage. Si le cheval passe d’un effort intense à une phase d’inactivité sans cette étape intermédiaire de récupération, il aura plus de mal à récupérer son souffle et à éliminer les toxines. Il est donc important de respecter ce temps au trot, puis de repasser progressivement au pas.

Comment fonctionne la récupération lente ?

La récupération lente intervient dans un second temps. Cela correspond au moment où la fréquence cardiaque continue de diminuer, mais beaucoup plus lentement qu’en phase de récupération rapide, jusqu’à revenir à celle du début de l’exercice. Plus le cheval s’en approche, plus on considère qu’il aura bien récupéré.

Si le temps de récupération est anormalement long (plus de 5 minutes en moyenne), cela peut signifier que l’exercice était trop intense pour votre cheval. Par la suite, cela peut se traduire par un état de sur-fatigue de la part de votre cheval.

Mesurer la fréquence cardiaque et le temps de récupération vous permet de jauger l’état de santé de votre cheval. En cas de récupération anormalement longue, il est conseillé de surveiller l’état de votre cheval et potentiellement faire quelques examens (palpations, massage, ostéopathe, vétérinaire…).

 

La récupération passive du cheval

La récupération passive, contrairement à la récupération active, ne sollicite pas le métabolisme de votre cheval. Elle intervient dans un second temps, une fois de retour à l’écurie et jusqu’à quelques jours suivant un gros effort. Ici, votre cheval ne fait rien, c’est à vous que revient tout le travail !

La phase de récupération passive englobe tous les types de soins que vous pourrez apporter à votre cheval. De la simple douche à la prise de compléments alimentaires en passant par la pose d’argile, il existe une multitude de soins pour permettre à votre cheval de récupérer dans les meilleures conditions.

 

Quels risques pour mon cheval si je ne le fais pas récupérer ?

Comme expliqué précédemment, des toxines sont stockées dans l’organisme à la suite d’un effort. Si elles ne sont pas éliminées, elles peuvent provoquer diverses pathologies plus ou moins douloureuses (dans tous les cas, peu agréables) pour le cheval. Cela peut aller de simples courbatures à des inflammations musculaires voire des infections.

La plus répandue est la myosite. Cette inflammation des tissus peut entraîner la destruction des fibres musculaires, accompagnée de fortes douleurs. Elle peut aussi être associée à une augmentation de la fréquence cardiaque et respiratoire, ainsi que de la température du cheval.

Vous l’aurez donc compris, si votre cheval ne récupère pas, il risque d’être fatigué et sa santé sera impactée !

 

Nos conseils pour une récupération du cheval appropriée

Voici quelques-uns de nos conseils pour être sûr que la récupération de votre cheval est adaptée et efficace.

 

Comment faire une récupération active efficace ?

Encore une fois, la récupération active ne doit pas faire dépenser d’énergie supplémentaire à votre cheval. Pour cela, veillez à rester dans un petit trot et à ne pas pousser sur un trot moyen.

Elle doit se faire immédiatement après un effort, en commençant par un temps au trot puis en repassant progressivement au pas. Vous devez respecter votre cheval : c’est à lui de choisir sa vitesse, son rythme et son attitude. C’est un moment pour lui, il ne faut pas le contraindre. Bien-sûr, si votre cheval désire repasser au pas, il faudra tout de même insister pour le garder dans un trot de récupération. N’oubliez pas : c’est pour son bien !
Attention cependant, s’il tombe réellement dans le pas, cela peut signifier que l’entraînement a été trop intense pour lui. Veillez alors à adapter vos futures séances et sa récupération, active comme passive.

Le temps de récupération active est différent pour chaque cheval. Ce temps peut varier en fonction des prédispositions du cheval, de ses capacités physiques ou encore du type d’effort fourni. De manière générale, il ne doit pas excéder 5 minutes dans le cas d’une récupération rapide, et jusqu’à 10 minutes dans le cas d’une récupération lente. Après un parcours de CSO, ce temps peut aussi être plus court : 3 minutes en moyenne, contre 7 minutes environ pour un parcours de cross.

Il peut être pertinent d’utiliser des outils capables de mesurer la récupération du cheval ou encore sa fréquence cardiaque. Depuis plusieurs années, de nombreux outils innovants, permettant de calculer de nombreuses données précieuses, apparaissent sur le marché : Equisense, iPULSE, Seaver… Ces sangles connectées peuvent s’avérer être une aide précieuse dans le suivi de votre cheval.

 

Comment faire une récupération passive efficace ?

La première chose à faire en terme de récupération passive est la douche (si le temps le permet !). Cela permet de masser les tendons, en plus de favoriser la circulation sanguine et diminuer les risques d’engorgement.

Bien sûr, il est aussi primordial de veiller à la bonne hydratation de votre cheval. Ayant transpiré, il a forcément perdu des minéraux. Pour l’aider à se réhydrater et à se reminéraliser après un effort, vous pouvez ajouter des électrolytes dans sa ration ou encore mettre une pierre à sel à sa disposition.

Si l’effort a été très important, vous pouvez aussi poser des bandes de repos ou encore appliquer de l’argile à votre cheval. Les bandes permettent d’éviter l’engorgement des membres et favorisent la circulation sanguine. L’argile, produit aux propriétés drainantes, est aussi une bonne solution si vous ne pouvez pas (ou ne savez pas) poser des bandes.

Il existe une multitude de produits sur le marché pour aider la récupération de votre cheval après l’effort : onguents anti-engorgements de la marque EKIN, gels refroidissants, emplâtres à chaud tels que le Tendilax d’Audevard et autres crèmes comme le Kynesil des Laboratoires Ravene.

En complément, des petits gestes du quotidien peuvent facilement s’intégrer à votre routine de récupération passive : journée au paddock, marche en main, massages…

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Daphné

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