Comment devenir sellier ?

Le cuir est un matériau noble et vivant, travaillé depuis des centaines d’années par des professionnels dans le plus grand respect des traditions artisanales. Si vous êtes attiré par le travail du cuir, nous vous expliquons tout ce qu’il faut savoir pour devenir sellier.

 

Focus sur les différents métiers autour de la sellerie…

Les métiers de sellerie existent depuis aussi longtemps que l’Homme utilise la force animale pour travailler.

À l’origine, ces artisans qui travaillaient la peau étaient surtout appelés « bourreliers ». Cette appellation vient de la « bourre », mot féminin qui désigne les amas de poils détachés des peaux utilisées pour créer les cuirs. La bourre était notamment utilisée pour garnir les selles et autres objets du quotidien (chaises, tabourets, …).

Aujourd’hui, le métier de sellier se décline autour de 3 catégories principales :

Le sellier-harnacheur, aussi appelé sellier-bourrelier, est le spécialiste des produits en cuir dédiés à la pratique de l’équitation. Il les dessine, les fabrique et les assemble de A à Z ; de la selle aux plus petits accessoires tels que bridons, rênes, sangles ou encore étrivières.

À l’inverse, le champ d’action du sellier-garnisseur relève plutôt de l’industrie automobile, nautique ou encore de l’ameublement. Il aura par exemple pour mission de créer et installer tous les éléments de cuir présents dans une voiture : sièges, volant, tableau de bord…

Enfin, le sellier-maroquinier, quant à lui, fabrique des articles et accessoires en cuir. Principalement à destination de la mode et du prêt-à-porter, il peut ainsi confectionner sacs à main, ceintures, portefeuilles… Il emploie le plus souvent une technique artisanale de couture appelée le « point sellier ».

Couture point sellier
Couture « point sellier » – ©Kit Cuir.

Maintenant que l’on connaît un peu mieux les différents métiers en sellerie, il est temps de s’intéresser aux cursus qui existent en France pour s’y former !

 

Quelle formation effectuer pour devenir sellier ?

Selon le métier que vous souhaitez pratiquer autour du cuir, il existe différentes formations. Elles sont accessibles après l’année de 3ème en suivant un baccalauréat professionnel ou un CAP. Peu importe le cursus que vous choisirez, vous devrez démontrer de nombreuses qualités et compétences.

Qualités et compétences requises

Être sellier est un métier manuel, qui nécessite beaucoup de rigueur et de persévérance (entre autres aptitudes). Certaines prédispositions et connaissances liées au cuir sont un avantage avant de commencer sa formation. Nous vous avons fait une sélection de celles qui nous paraissent les plus importantes :

Compétences techniques. La conception, la fabrication et la réparation d’équipements en cuir (selles, filets…) nécessitent une grande habileté manuelle. Il est aussi important de posséder des connaissances quant aux matériaux, aux machines et aux techniques artisanales utilisées. Le sellier-harnacheur doit donc être capable de travailler avec minutie et précision pour tailler, coudre et assembler les différentes pièces de cuir qui formeront la selle. Ne vous inquiétez pas : de nombreuses compétences techniques seront acquises pendant votre formation !

Sens artistique et esthétique. En tant que sellier, il est important de faire preuve de créativité ! En effet, le sellier-harnacheur peut parfois être amené à créer ses propres modèles de produits, avec des designs originaux ou innovants. Son sens artistique et esthétique sera également très important pour répondre aux attentes et besoins de ses clients.

Qualité et finitions. La durabilité et la solidité des produits sont des conditions très importantes pour pratiquer l’équitation en toute sécurité. Le sellier doit donc porter une attention toute particulière à la qualité de son travail, jusque dans les moindres détails.

Bac professionnel ou CAP pour devenir sellier ?

Pour se former aux métiers de la sellerie, l’Institut National des Métiers d’Art propose de nombreuses formations accessibles en initiale pour les jeunes ou en continue pour les professionnels.

En formation initiale, on retrouve notamment des cursus en bac pro ou en CAP.

Le CAP, Certificat d’Aptitude Professionnelle, est accessible dès la sortie du collège. Il offre un premier niveau de qualification professionnelle et est généralement suivi d’un bac professionnel. Côté sellerie, il existe 3 cursus : CAP Maroquinerie, CAP Sellerie générale ou CAP Sellier harnacheur. L’avantage est que le CAP est une formation en 2 ans, avec la possibilité de le faire en apprentissage.

Le bac professionnel, accessible après la 3ème ou un CAP, permet de se former professionnellement tout en gardant un cadre scolaire. Le bac pro « Métiers du cuir » propose 3 options, selon vos préférences : maroquinerie, sellerie-garnissage ou chaussures. D’une durée de 3 ans, il s’effectue au sein d’un lycée professionnel et contient des périodes de formation en entreprise. À la suite, il est possible d’entrer directement dans la vie active ou bien de continuer à se former grâce à un BTS.

Il est également possible de se former grâce à des formations continues, qui sont principalement à destination du public sorti du système scolaire : professionnels en reconversion, demandeurs d’emploi… Parmi ces formations, celles dispensées par l’IFCE sur le site du Haras du Pin sont très réputées. Attention cependant, certaines formations nécessitent de posséder un diplôme en lien avec la sellerie, et d’autres ne sont pas diplômantes ! Vous pouvez retrouver toutes les formations sur les sites de l’INMA ou de l’Onisep.

 

Où exercer le métier de sellier ?

Après le temps de la formation, vient le temps de la pratique. Comme on a pu le voir précédemment, certaines formations proposent des cursus en apprentissage ou en professionnalisation. Cependant, il est important de continuer à pratiquer une fois sorti des bancs de l’école ! La pratique est essentielle pour développer et affiner ses compétences en tant que sellier. De nombreuses entreprises proposent des stages à effectuer à la suite de votre formation. Souvent, ces stages débouchent même sur une embauche en CDD ou CDI !

En fonction de ce qui vous attire le plus dans le métier de sellier, vous pourrez ainsi travailler dans des entreprises de maroquinerie, chez des selliers indépendants, ou même au sein de groupes de renom tels que LVMH, Hermès ou encore LIM Group… C’est à vous de choisir le poste qui vous correspondra le mieux, selon vos connaissances, vos attentes et les débouchés envisagés. Pour les férus d’autres sports que l’équitation, il existe aussi des opportunités dans l’industrie automobile et/ou nautique !

Si vous le souhaitez, vous pouvez également travailler à votre compte ! De plus en plus d’artisans selliers créent leur propre activité. Devenir sellier auto-entrepreneur permet notamment de répartir son temps de travail comme on le souhaite et de proposer des pièces de haute qualité. En contrepartie, la capacité de production est moindre qu’au sein d’une entreprise et les délais de production seront sûrement plus longs. Cependant, si vous souhaitez réussir plus « facilement » en tant que sellier auto-entrepreneur, il sera important d’avoir un carnet d’adresses développé et de savoir prouver vos compétences à travers un portfolio ou le bouche-à-oreille par exemple.

 

En bref…

Pour devenir sellier, il faut donc être rigoureux, savoir persévérer et ne rien lâcher ! Pratiquer régulièrement est également très important pour continuer à développer ses compétences et son savoir-faire. En bref… être un (bon) sellier, ça prend du temps !

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Daphné

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