Qu’est-ce qu’une myosite ? La myosite, aussi appelée ‘coup de sang’, est une inflammation des muscles. Cette inflammation survient généralement lors d’efforts physiques intenses. Elle est le résultat de la dégradation des cellules musculaires. La myosite chez le cheval peut être comparée à des crampes musculaires étendues à des groupes de muscles, voire au corps entier. C’est donc extrêmement douloureux et entraîne une incapacité du cheval à se déplacer.
Comment reconnaître les symptômes de la myosite chez le cheval ?
Lors de crises aiguës, le cheval est tétanisé, souvent incapable de bouger. Ses muscles sont très durs à la palpation et douloureux. Le cheval présente souvent une transpiration abondante. Il peut également présenter une augmentation de sa fréquence cardiaque et respiratoire, des spasmes musculaires et des tremblements. Une augmentation de sa température peut aussi être relevée. Son urine est fortement colorée (marron foncé voire noire). Cette coloration est due à la présence de myoglobine dans l’urine, résultant de la destruction des cellules musculaires.
Lors de crises plus discrètes, la myosite se remarque par une raideur musculaire. La croupe devient dure à la palpation. Elle est généralement associée à une boiterie des membres postérieurs. Des tremblements peuvent aussi être observés.
Dans les deux cas, le diagnostic peut être confirmé par une prise de sang qui permet d’évaluer l’intensité de la myosite subie par le cheval. La prise de sang permet de doser les enzymes musculaires (Créatines Kinases (CK)) dont le taux augmente fortement lors d’une crise de myosite.
Que faire lorsque mon cheval présente les signes d’une myosite ?
Lors d’une crise de myosite, les déchets produits vont être évacués dans l’urine. Cette réaction peut entraîner une forte déshydratation du cheval et conduire à une insuffisance rénale. Afin de limiter les risques de séquelles, il est très important que votre cheval soit pris en charge rapidement par un vétérinaire.
En attendant l’arrivée du vétérinaire, veillez à :
- Ne surtout pas faire marcher le cheval ! L’activité musculaire nécessaire au cheval pour se déplacer risquerait d’aggraver la destruction des cellules musculaires et donc d’amplifier la myosite.
- Mettre de l’eau à volonté à disposition de votre cheval, mais pas de nourriture.
- Masser les zones musculaires tétanisées. L’utilisation d’un gel relaxant peut aider à soulager la douleur.
- Éponger la sueur et couvrir le cheval pour que les muscles restent au chaud.
Le vétérinaire prendra ensuite le relais en perfusant votre cheval afin de le réhydrater. La perfusion permet de soutenir le système rénal du cheval, de diluer les déchets présents dans le sang et de favoriser l’évacuation des toxines dans l’urine. Il pourra également lui administrer des sédatifs pour aider à relâcher les muscles de votre cheval, et des anti-inflammatoires pour soulager la douleur.
Le cheval sera ensuite mis au repos jusqu’à disparition complète de tous les symptômes. Une cure drainante pourra alors être administrée pendant la période de convalescence. Un complément alimentaire à base de plantes diurétiques, tel que l’Ekyrénal des laboratoires Audevard, pourra aider votre cheval à récupérer plus vite.
Quelles sont les causes de la myosite chez le cheval ?
Bien que l’effort en soit le facteur déclencheur, il existe différentes causes pouvant conduire à la myosite :
- Un déséquilibre alimentation/exercice : une ration trop riche en énergie et en amidon et pas assez d’exercice pour dépenser les calories ingérées.
- Un exercice intense suite à plusieurs jours de repos : trop de calories stockées qui sont remises en circulation brutalement et massivement. Le métabolisme musculaire est débordé, les toxines s’accumulent et déchirent les membranes des cellules.
- Un exercice trop long et trop intense : dans ce cas, c’est moins l’apport alimentaire qui est en cause, mais plus la ‘surcharge’ musculaire. Cette forme de myosite peut être amplifiée par de fortes chaleurs et un taux d’humidité élevé.
- Une prédisposition génétique : on parle alors de forme chronique. Les chevaux ayant une prédisposition génétique peuvent déclencher une myosite même lors d’un effort de faible intensité. Il existe deux formes principales de prédisposition génétique :
- La PSSM (PolySaccharide Storage Myopathy), liée à un défaut de stockage des polysaccharides. Les cellules musculaires des chevaux atteints accumulent de façon anormale le glycogène (PSSM de type 1) ou un polysaccharide modifié (PSSM de type 2) et ne savent plus l’utiliser comme source d’énergie. Un test de dépistage de la PSSM 1 basé sur un prélèvement de crins existe. Cette prédisposition génétique touche principalement les races de Trait, les Quarter Horse et les Selle Français.
- La RER (Recurrent Exertional Rhabdomyolysis). Il s’agit d’une défaillance de régulation du calcium dans les cellules musculaires entraînant un dysfonctionnement des cellules à l’effort. Dans le cas de la RER, les crises peuvent être liées à un stress. Les juments sont les plus concernées par cette forme de myosite. Les Trotteurs et Pur-Sang anglais et arabes semblent être les races les plus touchées.
Comment prévenir la myosite chez le cheval ?
La prévention de la myosite passe avant tout par le mode de vie proposé au cheval et une bonne gestion de son activité.
Quelques mesures préventives à mettre en place face à la myosite :
- Favorisez les sorties au pré. Votre cheval a besoin de marcher le plus souvent possible. Cette activité sera bénéfique pour son système musculaire et articulaire.
- Veillez à ce que votre cheval ait de l’eau à volonté à disposition, ainsi qu’une pierre à sel qui favorisera la rétention d’eau au niveau de l’organisme.
- Le travail doit être adapté au cheval et à sa condition physique. Les séances doivent débuter par une bonne détente pour préparer l’organisme au travail. Une phase de récupération, d’intensité très faible, en fin de séance permettra également d’éviter les raideurs musculaires.
- Laissez le repos nécessaire après une compétition ou un effort intense, en veillant à adapter la ration en conséquence.
- La remise en route suite à une période de repos doit être progressive.
Pour les cas de myosites chroniques :
- Une bonne gestion de l’alimentation est primordiale. Une alimentation faible en amidon est recommandée.
Pour les formes de PSSM, la réduction du niveau d’amidon permettra de réduire l’apport en glucose. Cela permettra de limiter les risques que ce glucose soit stocké sous forme de polysaccharides par les cellules musculaires, pouvant provoquer une crise de myosite.
Pour les formes de RER, la faible teneur en amidon permet de réduire les décharges d’insuline, facteur de changement d’humeur pouvant être à l’origine d’une crise de myosite. La ration doit également être diminuée les jours d’entraînement moins importants ou lors de périodes de repos. - Un exercice quotidien est important. Favorisez les sorties au pré pour que le cheval puisse marcher même les jours de repos.
- Veillez à offrir un environnement calme et une routine quotidienne pour limiter les sources de stress.
Des compléments alimentaires peuvent également vous aider dans votre démarche de prévention de la myosite :
- Un complément en vitamine E et Sélénium pour apporter un soutien aux cellules musculaires. On retrouve par exemple le Myostem Protec des laboratoires Audevard.
- Un apport en électrolytes peut également aider les pertes d’eau liées à la transpiration et favoriser son hydratation. Le Vetidral en est un exemple.
En conclusion
La myosite est une affection musculaire douloureuse, assez fréquente, dont les symptômes sont facilement identifiables. Des mesures de prévention peuvent être mises en place pour éviter l’apparition de crises de myosite. Cela repose essentiellement sur un mode de vie, une alimentation et une activité adaptée.