Les problèmes de dos sont fréquents chez les chevaux. Ils peuvent apparaître avec l’âge ou bien en raison d’une maladie, comme l’arthrose par exemple. Cependant, il n’est pas toujours simple de savoir si un cheval a en effet mal au dos. Mais si vous vous apprêtez à lire cet article, c’est que vous vous posez sûrement la question ! Voici donc quelques conseils et astuces à connaître si votre cheval a un dos sensible…
Les signes d’une pathologie dorsale chez le cheval
Vous vous posez des questions sur la santé de votre cheval ? Vous pensez qu’il a mal au dos, mais n’en êtes pas sûr(e) ? Avant toute chose – et si vous avez des doutes – il est important d’observer votre cheval sous toutes les coutures !
Tout d’abord, la douleur peut se définir comme « une expérience sensorielle et/ou émotionnelle désagréable causée par une atteinte tissulaire réelle ou potentielle » (définition donnée par l’IFCE, à lire ici). Souvent, cette douleur va provoquer des réactions protectrices chez le cheval et ainsi le conduire à modifier son comportement. Si l’humain sait parler pour exprimer qu’il a mal, ce n’est malheureusement pas le cas du cheval…
Certains chevaux sont plus résistants que d’autres à la douleur et vont essayer de la cacher ; c’est un réflexe qui leur vient de leur nature de proie à l’état sauvage. Il faut donc que vous soyez vigilant sur les signaux que votre cheval vous envoie ! Voici une liste (non-exhaustive) des signes d’un cheval ayant un dos sensible :
- Changement de comportement. Si votre cheval devient agressif, agité ou bien au contraire complètement amorphe, cela peut être un signe qu’il a mal quelque part. De même, si sa façon de se tenir change complètement, qu’il ne se couche plus ou ne se roule plus ; cela peut indiquer une douleur dorsale.
- Sensibilité au toucher et/ou au pansage. Lorsque vous passez votre main ou une brosse sur la ligne du dos de votre cheval et que celui-ci réagit (en se creusant, en baissant les oreilles, en montrant les dents), cela peut être un signe que votre cheval a un dos sensible.
- Réaction au sanglage. Un cheval avec un dos sensible peut également montrer des signes d’inconfort lors du sanglage : grincer des dents, essayer de mordre, lancer un postérieur…
Si vous reconnaissez votre cheval dans l’un des points exprimés ci-dessus, c’est qu’il a peut-être mal au dos… Dans ce cas, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel de santé pour l’ausculter !
Que vérifier lorsqu’on sait que son cheval a un dos sensible ?
Il n’y a pas de « guide » spécifique à suivre une fois qu’on a identifié un problème chez son cheval. Le plus important est de s’assurer que le cheval est à jour dans son suivi par les professionnels de santé : vétérinaire, maréchal, dentiste, ostéopathe… Si ce n’est pas le cas, un check-up complet s’impose !
Pour rappel, voici les fréquences à respecter pour le suivi d’un cheval adulte :
- Vétérinaire : dès que nécessaire, et à défaut au minimum une fois par an pour le rappel des vaccins.
- Maréchal : toutes les 6 à 8 semaines, que ce soit pour refaire le parage ou bien pour changer la ferrure.
- Dentiste : 1 à 2 fois par an.
- Ostéopathe : dès que nécessaire, et à défaut 1 à 2 fois par an.
Lors de l’examen vétérinaire, ce dernier va notamment palper et manipuler le rachis (c-à-d. la colonne vertébrale) de votre cheval. Afin d’éliminer certaines pathologies et d’établir un diagnostic, le vétérinaire pourra également réaliser des examens tels que radiologies ou échographies.
Une fois le check-up complet effectué, et selon les résultats de ce dernier, vous pouvez également envisager de faire examiner votre cheval par d’autres professionnels de santé : sanglage, praticien en shiatsu, communication animale…
Bien sûr, si lors du check-up complet une pathologie a été découverte et traitée, il est important de suivre à la lettre le protocole laissé par le vétérinaire ! Cependant, rien ne vous empêche d’apporter des soins complémentaires à votre cheval une fois le protocole vétérinaire terminé.
Le plus important dans ce genre de situation est de ne négliger aucune piste ! Un mal de dos peut être causé par de nombreux facteurs différents. Il faut donc regarder le cheval dans sa globalité, et ne pas se concentrer uniquement sur son dos.
Les solutions à envisager pour soulager un cheval au dos sensible
Pour soulager votre cheval au dos sensible, il y a plusieurs points sur lesquels être vigilant. Cela passe notamment par sa nourriture, l’espace dans lequel il vit ou encore le matériel que vous utilisez. Son programme d’entraînement peut également être à adapté.
Adapter son espace de vie
Le cheval est un animal qui, à l’état sauvage, vit en liberté et en troupeaux dans de grands espaces. Aujourd’hui, le cheval domestiqué a plutôt tendance à vivre en box la majeure partie du temps.
Cependant, des conditions de vie sédentaire ne sont pas forcément adaptées pour les chevaux souffrant de pathologies dorsales. Il est donc nécessaire de repenser et, si besoin, de modifier leur mode de vie. Privilégiez notamment une vie au pré ou en écurie active afin que votre cheval puisse constamment bouger, en mobilisant son dos et ses abdos. Cela favorisera notamment sa mobilité et préviendra des douleurs et raideurs. Si une vie au pré à 100% n’est pas possible ou envisageable, vous pouvez également opter pour « l’entre-deux » : la journée au pré, la nuit au box.
Adapter son entraînement
L’activité physique de votre cheval doit être adaptée à votre cheval, selon son âge, ses capacités, sa condition et son expérience. Le rythme de travail et l’intensité doivent être progressifs, surtout si vous montez un jeune cheval ou un cheval qui a été arrêté suite à une blessure.
Si votre cheval n’est pas assez musclé, vous pouvez dans un premier temps privilégier le travail non-monté sur le plat. Il existe de nombreux exercices à réaliser en longe et à pied, pour remuscler votre cheval. Retrouvez ici un article pour vous aider à remettre votre cheval au travail après une pause !
Pour un cheval au dos sensible, vous pouvez notamment adapter votre entraînement en commençant par de longues phases d’échauffement au pas. Une fois assez échauffé, vous pouvez y intégrer des déplacements latéraux pour favoriser sa mobilité et sa souplesse.
Un autre point à ne pas négliger lorsque vous entraînez votre cheval est d’utiliser un montoir pour vous mettre en selle. En effet, lorsqu’on se hisse sur sa selle, le dos du cheval subit des torsions répétées sur sa colonne vertébrale. Cela n’est donc pas très agréable pour votre cheval, surtout s’il a le dos sensible ! En utilisant un montoir, on réduit donc la pression exercée sur son dos. Et on peut aussi se mettre à cheval de manière plus douce en s’asseyant avec légèreté.
Vérifier que son matériel est adapté au dos sensible
Utiliser du matériel adapté et conçu spécialement pour son cheval est très important. Du matériel non-adapté risque de créer des gênes et/ou des douleurs et ainsi impacter l’intégrité physique de votre cheval.
Il faut donc vérifier que votre selle est adaptée à la morphologie de votre cheval : liberté de la colonne vertébrale, bon positionnement par rapport au garrot et aux épaules… Même si votre selle a été faite sur mesure, la morphologie de votre cheval change selon son évolution physique. Il est donc important de la faire vérifier assez régulièrement, au minimum une fois par an. Certains selliers, comme CWD ou Devoucoux par exemple, proposent un suivi régulier sur rendez-vous avec leurs experts selliers.
La selle n’est pas le seul élément à vérifier. En effet, il est également important que le filet, la sangle ou même le mors que vous utilisez soient adaptés à votre cheval. Pour vérifier ces éléments, vous pouvez vous tourner vers un bit-fitteur par exemple. Il saura vous dire si votre filet et/ou votre mors sont adaptés et vous proposera des solutions si besoin.
Si votre cheval a le dos sensible, certains professionnels pourront également vous recommander d’utiliser un amortisseur. Cela favorise l’absorption des chocs créés par le cavalier dans sa selle et se répercutant sur le dos du cheval. Nous vous conseillons d’utiliser un amortisseur possédant de vraies propriétés scientifiques : mousses à mémoire de forme, tissu égalisateur de force, mousses haute densité… L’amortisseur Back Protect Solution de Winderen ou encore le Comfort Pad chez CWD sont réputés comme de bons amortisseurs pour soulager un cheval au dos sensible. N’hésitez pas à demander l’avis de votre expert sellier avant d’en utiliser un !
Amortisseurs Winderen Amortisseur CWD
Utiliser des traitements naturels, des compléments alimentaires
Enfin, si votre cheval a un dos sensible, vous pouvez l’aider en utilisant des traitements localisés ou bien en lui donnant des cures de compléments alimentaires.
Cela vous permettra notamment de lui apporter du soutien osseux, musculaire et tendineux. Les traitements localisés peuvent par exemple vous aider à préparer les muscles de votre cheval pour l’effort à fournir, ou encore pour l’aider à récupérer après un effort intense. Un produit bien connu des cavaliers : l’argile. La pose d’argile, sous forme de cataplasme, aide à évacuer les toxines et à détendre les muscles après un effort. Moins contraignant que l’argile en matière d’entretien, il existe également des gels à appliquer en massage sur des zones ciblées. Ces gels peuvent être utilisés avant comme après un effort. Nous vous conseillons notamment l’Exylaxyl des Laboratoires Audevard, ou encore le Tendonil des Laboratoires LPC.
Concernant les compléments alimentaires, il en existe énormément sur le marché. Chaque cure possède des propriétés différentes. Il faut donc choisir avec attention celle qui conviendra le mieux aux problématiques de votre cheval. Si votre cheval a un dos sensible et manque d’état, vous pouvez par exemple opter pour une cure d’Equitop Myoplast. Ce produit, sous forme de granulés et à donner avec la ration, favorise le développement musculaire du cheval. Si votre cheval a un dos sensible parce qu’il souffre d’une pathologie (arthrose par exemple), vous pouvez alors lui administrer une cure d’Exyflex Arthro Evo des laboratoires Audevard.
Dans tous les cas, n’hésitez pas à demander l’avis à votre coach ou votre vétérinaire.
C’est à vous de jouer !
Vous savez maintenant déceler les signes avant-coureurs d’un mal de dos chez votre cheval, et les solutions à adopter pour l’aider à se sentir mieux. Bien sûr, il est important de garder à l’esprit que chaque cheval est différent ! Une solution ne fonctionnera pas forcément de la même manière sur deux chevaux différents.
Prenez le temps de regarder votre cheval, écouter ce qu’il a à vous dire et s’entourer de professionnels compétents. S’il n’existe pas de solutions miracles, il y a cependant de nombreuses pistes à creuser pour trouver la solution la plus adaptée à votre cheval !