Les ulcères gastriques chez le cheval de sport sont assez fréquents et représentent la maladie la plus commune de l’estomac. Parce que le cheval de sport peut être soumis à du stress dû à son environnement ou à la quantité de travail qu’il effectue, il est important de pouvoir prévenir ce risque. Les études montrent qu’un cheval de sport a une prédisposition aux ulcères dès lors qu’il s’entraîne pour la compétition. Chez les pur-sang, par exemple, le taux de prévalence est de 37% avant l’entraînement, après il est de 100% ; chez les autres races de chevaux de sport, le taux de prévalence des ulcères passe de 17% avant l’effort à 58% lors de la compétition. (Voir le mémoire de Marie-Andrée Roy « Incidence des ulcères gastriques et analyse des facteurs de risque chez le cheval Standardbred lors d’un entraînement progressif »).
1. Qu’est-ce que l’ulcère gastrique chez le cheval ?
Les muqueuses
L’estomac du cheval se compose de deux muqueuses différentes : la muqueuse glandulaire et la muqueuse squameuse, toutes deux se rejoignant au margoplicatus, la zone de délimitation. La portion squameuse ou non glandulaire est la portion haute de l’estomac. La portion basse est la portion glandulaire. Du fait de la présence de deux portions dans l’estomac, il y a deux types d’ulcères : les ulcères glandulaires et squameux.
Un ulcère est une altération variable d’une portion de l’estomac, c’est-à-dire une agression de l’estomac ou une acidité gastrique non équilibrée. C’est donc visuellement une plaie dans l’estomac.
L’ulcère squameux
Il survient lorsqu’il y a une augmentation de l’acidité et/ou une exposition de la musqueuse squameuse à ce contenu acide. La muqueuse squameuse doit être constamment équilibrée. Le pH ne doit pas diminuer en dessous de 4 sans quoi un ulcère peut apparaître.
L’ulcère glandulaire
La portion glandulaire, quant à elle, est constamment en contact avec l’acide de l’estomac. Son acidité est comprise entre 1 et 2. L’équilibre de cette portion se fait entre l’acidité et la barrière chimique des différentes cellules qui protègent la paroi de l’estomac. Cette barrière agit comme une protection avec la nourriture ingérée et la salive par exemple. C’est lors d’un déséquilibre entre la barrière chimique et l’acidité de la région glandulaire, et donc d’une baisse des défenses naturelles que les ulcères peuvent subvenir.
Les signes d’ulcères chez le cheval
Les signes cliniques de la présence d’ulcères sont les mêmes pour les deux muqueuses :
- Des signes digestifs comme les coliques, la dysorexie ou la diarrhée chronique.
- À l’effort, les signes peuvent être une contre-performance, de la nervosité ou un cheval qui répond mal aux aides.
- Au niveau physique, cela peut passer par l’amaigrissement, le manque d’état, et l’aspect de la robe (poils piqués).
- Des stéréotypies (bâillement, agressivité, troubles du comportement).
Ils sont multiples et peuvent être un indicateur de la présence d’un ulcère, mais ils ne sont pas le reflet de la sévérité des ulcères. La seule manière de constater la présence de régions ulcéreuses est de procéder à une gastroscopie.
2. Gérer les ulcères du cheval de sport
Le traitement des ulcères chez le cheval passe par plusieurs étapes, il y a une phase de limitation des facteurs de risque dans un premier temps, un traitement médical dans un second temps, et finalement, la partie préventive.
Réduction des risques des ulcères du cheval
Réduire les risques, c’est limiter les facteurs extérieurs qui vont causer les ulcères. Par exemple, l’arrêt des anti-inflammatoires est nécessaire. En effet, ils impactent les régions de l’estomac et les rendent vulnérables. L’adaptation de l’entraînement du cheval peut aussi être mise en place afin de minimiser le stress par l’environnement.
Traitement médical
Agir avec un traitement médical pour protéger l’estomac et rééquilibrer son acidité est la seconde étape. Cela passe par des molécules. L’oméprazole, notamment, est une molécule qui va agir contre l’acidité gastrique. Le misoprostol, lui, va stimuler la muqueuse pour produire de nouvelles cellules qui vont protéger les parois de l’estomac.
Enfin, il est non négligeable d’agir préventivement sur les causes des ulcères de son cheval et ainsi éviter la récidive. Pour cela, il faut faire attention au mode de vie de son cheval et à son environnement :
- Un accès illimité à une eau propre.
- Favoriser le pâturage en accès continu. En revanche, si ce n’est pas possible, il faut au moins limiter les périodes de jeûne au minimum (un cheval de 500kg doit manger environ 10 kg de fibres par jour).
- Limiter les aliments concentrés. Mais aussi ne pas oublier de ne jamais donner une portion de granulés à un cheval qui n’a pas eu de fibres au préalable. Il faut préparer son estomac.
- Utiliser les compléments alimentaires dans les rations et non les donner directement dans la bouche du cheval.
- Promouvoir l’utilisation d’huile de maïs, d’Aloe Vera ou l’apport de luzerne pour tamponner l’acidité gastrique.
L’ulcère gastrique est la maladie de l’estomac la plus répandue. Elle a donc un gros impact économique dû aux contre-performances notamment dans les filières sport et course. Le traitement peut aussi engendrer des coûts importants. Les origines de cette maladie sont multifactorielles. Cela implique un traitement long et surtout une recherche des causes très importante pour contrôler la réapparition d’ulcères.