Gourme cheval

La gourme chez le cheval, qu’est ce que c’est ?

La gourme, une maladie bactérienne hautement contagieuse, est l’une des principales préoccupations sanitaires pour les éleveurs de chevaux. Dans cet article, nous explorerons les symptômes, les méthodes de traitement et les mesures de prévention essentielles pour contrôler la gourme et protéger les chevaux.

Qu’est-ce que la gourme ?

La gourme est une maladie respiratoire infectieuse. Elle touche principalement les chevaux et est causée par une bactérie appelée Streptococcus equi subsp. equi. Cette bactérie attaque les voies respiratoires supérieures du cheval, provoquant une inflammation et la formation d’abcès douloureux au niveau des ganglions lymphatiques de la gorge et de l’auge. Lorsque ces ganglions enflés se rompent, cela entraîne un écoulement nasal (ou jetage). Cet écoulement peut être abondant en fonction de la gravité de l’infection.

La gourme est particulièrement contagieuse. Elle peut se transmettre de plusieurs manières : par contact direct avec les écoulements nasaux, le pus des abcès, ou les expectorations des chevaux infectés, ainsi que par le biais du matériel contaminé ou même du lait maternel. De plus, le personnel en contact avec les animaux malades peut également être un vecteur indirect de transmission.

Bien que tous les chevaux puissent contracter la gourme, cette maladie affecte plus fréquemment les jeunes chevaux (entre 6 mois à 5 ans). Dans un groupe de chevaux qui n’ont jamais été exposés à la maladie, le taux d’infection peut approcher les 100 %. Cela qui signifie que presque tous les chevaux peuvent être atteints. Toutefois, la mortalité reste relativement faible, entre 1 et 5 %, et survient principalement chez les jeunes poulains.

Les chevaux malades, en convalescence, ainsi que les porteurs asymptomatiques, sont des sources majeures de contamination. Environ 10 % des chevaux guéris deviennent des porteurs chroniques, continuant à excréter la bactérie pendant plusieurs semaines, ce qui contribue grandement à la propagation de la maladie.

La gourme peut se manifester suite à un stress, comme un transport, un effort physique important, ou un changement d’environnement. Pour éradiquer la maladie dans un groupe de chevaux, il faut compter un minimum de trois mois, soulignant ainsi la difficulté à contrôler cette infection très contagieuse.

 

Que faire lorsque son cheval montre des symptômes ?

La gourme se manifeste chez le cheval à travers plusieurs phases distinctes, chacune avec des symptômes caractéristiques. Voici une explication des différentes phases et complications possibles de cette maladie :

  1. Phase séreuse

La phase séreuse est le début de l’infection, se manifestant après une période d’incubation de 3 à 7 jours. Les symptômes observés durant cette phase incluent :

– Perte d’appétit et abattement : Le cheval semble fatigué et montre peu d’intérêt pour la nourriture.

– Fièvre modérée : La température corporelle du cheval peut atteindre jusqu’à 40°C.

– Congestion oculaire : Les yeux du cheval peuvent sembler rouges et irrités.

– Jetage séreux : Il s’agit d’un écoulement nasal liquide et translucide, mais irrégulier.

– Toux et douleur à la gorge : Le cheval tousse et éprouve des difficultés à déglutir, souvent en raison de la douleur dans la gorge.

– Posture particulière : Le cheval peut adopter une posture avec l’encolure étendue vers le bas pour atténuer la douleur.

 

  1. Phase suppurative ou catarrhale

Si la maladie progresse, la phase séreuse évolue en phase suppurative. Elle est alors marquée par des symptômes plus graves et une contagiosité accrue :

– Hypertrophie des ganglions lymphatiques : Les ganglions mandibulaires (sous la mâchoire) et rétropharyngiens (au niveau de la gorge) deviennent volumineux, chauds et extrêmement douloureux.

– Rupture des ganglions : Lorsque ces ganglions s’abcèdent et se rompent, il en résulte un écoulement de pus crémeux et jaunâtre. Cet écoulement peut se produire soit vers l’extérieur (ganglions mandibulaires), soit à l’intérieur des poches gutturales (ganglions rétropharyngiens).

– Respiration ronflante : La respiration du cheval devient bruyante en raison de l’obstruction des voies respiratoires par les abcès.

 

  1. Complications

Dans environ 20 % des cas, des complications graves peuvent survenir, rendant la maladie potentiellement mortelle :

– Forme métastatique (bâtarde) : Cette forme rare se caractérise par la dissémination de la bactérie dans l’organisme via les vaisseaux sanguins et le système lymphatique. Cela provoque la formation d’abcès dans diverses parties du corps, comme l’abdomen, les poumons, le système nerveux, les articulations, et parfois même les organes reproducteurs (gourme de castration).

– Troubles à médiation immune : Une autre complication rare est le purpura hémorragique. Le système immunitaire du cheval réagit ainsi de manière excessive, causant une inflammation des vaisseaux sanguins. D’autres symptômes peuvent inclure des glomérulonéphrites, des affections cutanées, et, dans les cas graves, des atteintes musculaires telles que la rhabdomyolyse ou la myopathie par infarctus musculaire.

 

Comment soigner la gourme ?

Le traitement de la gourme chez le cheval repose sur plusieurs stratégies, selon la gravité de la maladie et les conditions spécifiques de l’infection. Voici comment on aborde le traitement et la gestion de la gourme :

 

  1. Diagnostic

Le diagnostic de la gourme est confirmé par un vétérinaire après un examen clinique approfondi. Il inclut généralement :

– Analyse bactériologique : Pour identifier la présence de la bactérie Streptococcus equi.

– Analyse sanguine : Pour détecter les anticorps produits par le cheval contre la bactérie.

 

  1. Traitement de la gourme classique

Dans les cas de gourme sans complications graves, le traitement repose principalement sur des soins de soutien et des mesures d’hygiène strictes :

– Repos et isolement : Le cheval malade doit être mis au repos strict et isolé des autres chevaux pour éviter la propagation. Cette période d’isolement dure généralement entre 2 et 4 semaines, le temps que les abcès se rompent et cicatrisent naturellement.

– Drainage chirurgical : Si les abcès ne se rompent pas spontanément, le vétérinaire peut intervenir pour les drainer chirurgicalement afin de soulager le cheval.

– Anti-inflammatoires non stéroïdiens : Pour diminuer la fièvre et soulager la douleur, des anti-inflammatoires peuvent être administrés.

– Antibiotiques : L’usage des antibiotiques est réservé aux cas compliqués. Comme les formes métastatiques, ou si le cheval est très abattu et que la fièvre persiste. L’administration d’antibiotiques doit être prudente pour éviter de masquer les symptômes ou de retarder la guérison naturelle.

 

  1. Prophylaxie médicale

– Vaccination : Un vaccin vivant atténué est disponible en Europe, mais il offre une protection limitée (3 mois après la primovaccination). Ce vaccin ne prévient pas l’excrétion de la bactérie en cas d’infection et n’est efficace que sur des chevaux en bonne santé. Son utilisation est limitée, et il présente des effets secondaires.

– Développement de vaccins : La recherche continue pour développer un vaccin plus efficace qui offrirait une protection plus durable.

 

  1. Prophylaxie sanitaire

Pour contrôler la propagation de la gourme, des mesures strictes de prévention et de contrôle sanitaire sont indispensables :

Quarantaine et dépistage : Isoler les nouveaux arrivants et dépister les chevaux porteurs de la bactérie, en particulier les porteurs sains, est crucial pour éviter l’introduction de la gourme dans un effectif.

Gestion d’une épizootie : Si une épidémie survient, il est impératif de :

– Stopper les déplacements de chevaux pour éviter la propagation.

– Prendre la température de tous les chevaux quotidiennement pour identifier les malades.

– Isoler les chevaux présentant des signes de la maladie.

– Organiser les soins en fonction du zonage des écuries : zones pour les malades, les contacts et les sains.

– Désinfecter régulièrement tout le matériel, les boxes, et les surfaces en contact avec les chevaux malades.

– Se laver soigneusement les mains ou utiliser des gants jetables après chaque manipulation des animaux contaminés.

– Éviter d’utiliser les paddocks ayant hébergé des chevaux malades pendant au moins 4 semaines.

– Utiliser du matériel jetable (surchaussures, gants, casaques) dans les zones infectées.

 

En résumé, le traitement de la gourme repose sur des soins adaptés, une gestion stricte des conditions sanitaires, et une utilisation raisonnée des antibiotiques. La prévention, notamment via l’isolement et la quarantaine, joue un rôle clé pour éviter la propagation de cette maladie hautement contagieuse. Pour plus de renseignements, rendez-vous sur le site de l’IFCE.

 

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Romane

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