Comparable au Covid chez les humains, la rhino a été fréquente ces deux dernières années et pour cause, c’est l’une des maladies les plus contagieuses chez le cheval, elle se propage fréquemment lors de grands rassemblements de chevaux.
La rhinopneumonie équine
Plus communément appelée rhino, elle est due à une contamination du cheval par deux types de virus : les herpèsviroses de type 1 (HVE-1) et les herpèsviroses de type 4 (HVE-4). Ces virus se transmettent principalement par les sécrétions respiratoires. Cette transmission se fait de manière directe par les chevaux entre eux, mais aussi par le biais des humains, des équipements ou de l’environnement ayant été en contact avec ces virus. Cette maladie est peu mortelle mais très contagieuse et certains chevaux en sont des porteurs sains, ils n’ont pas de symptômes. De plus, le virus peut rester dans l’organisme de façon latente. C’est-à-dire que le cheval n’a plus de symptômes, il n’est plus contagieux mais, en cas de faiblesse du système immunitaire, le virus peut se réactiver. Il n’est donc pas toujours évident d’en éviter la propagation.
La rhino existe sous trois formes : la forme pulmonaire ou respiratoire, la forme nerveuse et la forme abortive. Comme leurs noms l’indiquent, elles touchent respectivement les poumons, le cerveau/la moelle épinière et les juments gestantes. La plus courante est la forme pulmonaire. La forme abortive est moins récurrente, mais l’avortement intervient sans symptôme préalable et le plus souvent vers la fin de la gestation. La forme nerveuse quant à elle est plutôt rare, mais elle est la plus dangereuse et peut laisser des séquelles.
Il n’existe pas de traitement spécifique à la rhino, mais il existe des traitements pour les différents symptômes de la forme respiratoire. En revanche, il existe un vaccin préventif à ces virus. Cependant il n’empêche pas de les attraper, mais il peut en atténuer les symptômes. De plus, ce vaccin peut être obligatoire dans certains cas.
Comment savoir si son cheval est atteint de la rhino ?
Pour savoir si son cheval est atteint de la rhino, il est important d’en connaître les symptômes et de prêter attention à son cheval.
Les symptômes de la rhino
Les symptômes apparaissent généralement quelques jours après l’infection et peuvent perdurer 1 à 2 semaines. Ils sont potentiellement amoindris si le cheval a été vacciné. En revanche, il reste tout de même contagieux, et ce jusqu’à 3 semaines après l’infection.
Différents symptômes peuvent amener à penser que son cheval est atteint de la rhino :
- Un écoulement nasal, clair ou épais voire jaunâtre, le symptôme le plus courant.
- Une toux, sèche ou avec sécrétions.
- De la fièvre, c’est-à-dire une température rectale supérieure à 38.5°C.
- Des difficultés respiratoires : sifflements, respiration anormale, signe de détresse ou bruits inhabituels.
- Une baisse d’appétit, pouvant conduire à une perte d’état.
- De la fatigue et/ou une baisse de forme.
- Un engorgement des membres.
- Un avortement chez les juments gestantes (forme abortive).
- Des troubles locomoteurs, des paralysies ou des défauts de coordination (forme nerveuse).
Ces symptômes varient d’un cheval à un autre et peuvent être plus ou moins difficiles. En règle générale, ils sont plus sévères chez les jeunes chevaux. Toutefois, il est aussi possible que votre cheval n’ait pas de symptôme. Dans ce cas, le seul moyen de savoir s’il est porteur du virus est de faire un diagnostic vétérinaire. N’hésitez pas à contacter votre vétérinaire si vous avez le moindre doute.
Diagnostic vétérinaire de la rhino chez le cheval
Lorsqu’un vétérinaire émet un doute sur la contamination de votre cheval à un virus causant la rhino, un test PCR est effectué. Ce test est réalisé en fonction de la forme de rhino que porte votre cheval. Un test avec un écouvillon dans les naseaux pour la forme pulmonaire, un prélèvement de liquide céphalo-rachidien pour la forme nerveuse et un prélèvement sur les tissus rejetés par l’avortement pour la forme abortive. Ces prélèvements sont ensuite analysés en laboratoire pour valider ou non la présence du virus. Ce type d’analyse coûte entre 100 et 150 euros en fonction des vétérinaires.
Conseils et prévention pour protéger son cheval
Le premier conseil préventif est de faire vacciner son cheval, surtout s’il est au contact d’autres chevaux, voire d’autres équidés. En effet, les virus peuvent aussi toucher les ânes. Il est important de bien gérer les équidés au sein d’une même structure et d’isoler tout nouvel arrivant. Des quarantaines doivent aussi être réalisées en cas de contamination ou de doutes sur tous les chevaux concernés. Il est également indispensable de nettoyer et désinfecter tout environnement ou matériel qui a été au contact d’un cheval contagieux.
Pour plus de conseils sur les précautions à prendre en cas de maladie contagieuse, le Réseau d’Epidémio-Surveillance en Pathologie Equine a mis en place une fiche de prévention ainsi qu’une carte de France d’évaluation des risques en fonction des régions.
En bref
Il n’est pas évident de gérer la propagation de cette maladie alors il est important d’adopter de bonnes démarches préventives, de rester à l’affût de signes avant-coureurs et de faire appel à son vétérinaire en cas de doute.