Comme l’Homme, le cheval possède 5 sens : la vue, l’ouïe, le toucher, le goût et l’odorat. Ce sont ces sens qui lui permettent de se repérer dans l’espace, d’analyser son environnement et d’en distinguer les éléments qui le composent. Découvrez dans cet article comment fonctionne le monde sensoriel du cheval, afin de comprendre comment il perçoit son environnement.
Tout d’abord, à quoi servent les 5 sens du cheval et de l’Homme ?
C’est très simple ! Les 5 sens informent le cerveau sur notre environnement. Cela est rendu possible grâce aux organes sensoriels ; c’est-à-dire les yeux, les oreilles, la peau, la langue et le nez. Chaque jour, nous utilisons la totalité de nos sens sans en être toujours conscient.
Pour le cheval, c’est (presque) pareil…
La vue : 1er/5 sens du cheval
Si la vue est le sens le plus développé chez l’Homme, ce n’est pas le cas pour le cheval ! Dans leurs structures, l’œil humain et l’œil équin sont semblables :
De même pour leur fonctionnement :
- La cornée et le cristallin fonctionnent comme des lentilles optiques. L’une sert d’objectif et l’autre permet à l’œil de « faire la mise au point » (comme sur un appareil photo ! 😉). Ces éléments sont rétractifs : ils vont absorber la lumière extérieure et la concentrer afin de créer une image nette sur la rétine.
- La rétine est la membrane qui tapisse le fond de l’œil. Composée de millions de photorécepteurs (cônes et bâtonnets), elle reçoit l’image formée par l’œil puis la transforme en signaux nerveux qui seront envoyés au système nerveux central.
Le saviez-vous ? 💡 Les photorécepteurs sont des neurones sensoriels sensibles aux différentes lumières.
- La pupille, quant à elle, joue le rôle de diaphragme. C’est l’iris, en se contractant ou en se relâchant, qui permet à la pupille de réguler la quantité de lumière entrant dans l’œil. C’est ce qu’on appelle le réflexe pupillaire.
Dans les grandes lignes, donc, l’œil équin et l’œil humain se ressemblent. Il y a pourtant quelques distinctions à prendre en compte !
La forme de la pupille
Chez l’Homme (et de manière générale chez les primates), la pupille est ronde. Chez le cheval, elle sera plutôt horizontale et allongée. Toutefois, il existe bien d’autres formes de pupille ; tels que les félidés qui ont les pupilles fendues verticalement (en « amande »).
Le positionnement des yeux
En effet, les yeux du cheval sont positionnés latéralement. C’est en partie cela qui lui confère une vision quasi panoramique. Le cheval peut donc voir de manière monoculaire ou binoculaire : avec un seul œil ou avec les deux !
La quantité de photorécepteurs
Comme indiqué précédemment, il existe deux types de photorécepteurs : les cônes et les bâtonnets.
Les récepteurs coniques captent les couleurs et sont catégorisés selon 3 types : la lumière rouge, la lumière bleue et la lumière verte. Les cônes fonctionnent par association et permettent ainsi de voir toutes les couleurs du spectre. Contrairement à l’Homme, le cheval ne possède pas de cônes rouges : il a donc une vision dite dichromatique. Les chevaux vont donc voir les couleurs dans des tons pastel, et reconnaîtront le bleu, le jaune et le blanc, mais pas le rouge ni le vert.
Le cheval possède également plus de bâtonnets que l’Homme. Ce sont ces récepteurs qui permettent de capter l’intensité lumineuse. C’est pour cela que le cheval voit mieux que nous dans le noir ! Il est cependant plus sensible aux changements de luminosité : un temps d’adaptation est donc nécessaire lors du passage d’un environnement sombre à lumineux, et inversement.
L’ouïe : 2e/5 sens du cheval
L’ouïe est l’un des 5 sens du cheval les plus développés. En effet, les oreilles d’un équidé sont plus sensibles et mobiles que celles de l’Homme.
Pour faire simple, l’oreille peut être divisée en trois parties :
- L’oreille externe, qui correspond au pavillon, permet de ressentir les vibrations de l’air. Chez le cheval, l’oreille externe est très mobile et s’oriente naturellement dans la direction du bruit. Elle peut pivoter jusqu’à 180°, ce qui lui permet de mieux localiser la provenance du son qu’il perçoit.
- L’oreille moyenne, c’est-à-dire le tympan, perçoit les ondes sonores par vibration.
- L’oreille interne permet, quant à elle, de transformer les vibrations perçues par l’oreille moyenne en messages nerveux qui seront ensuite traités par le nerf auditif, dans le cerveau.
La grande différence entre le cheval et l’Homme au niveau de l’ouïe repose principalement sur la portée auditive. Chez le cheval, elle s’étend de 55 hertz (sons graves) à 33 500 hertz (sons aigus). En comparaison, la portée auditive de l’Homme est bien moindre : de 20 à 20 000 Hz seulement. Le cheval peut ainsi détecter des sons, notamment les ultrasons, inaudibles pour l’oreille humaine !
D’ailleurs, cela peut causer un certain stress chez le cheval que nous ne sommes pas en capacité de détecter. Pour savoir comment gérer le stress de votre cheval, vous pouvez aller voir l’article : Le stress chez le cheval, que faire ?
Le toucher : 3e/5 sens du cheval
Le toucher est sûrement le sens le plus important dans la relation du couple cavalier-cheval, mais également dans les relations entre les chevaux !
Comme l’Homme, le cheval ressent un toucher selon son degré d’intensité et avec plus ou moins de sensibilité. Cette sensibilité varie notamment selon les parties du corps et selon les individus. C’est pour cela que certains chevaux vont être plus sensibles que d’autres dans leur réponse aux demandes du cavalier par exemple.
Le cheval possède cependant quelques particularités anatomiques qui le différencient de l’être humain :
- Les vibrisses. Comme d’autres animaux (tels que les chiens, les chats, les renards ou même les phoques !), le cheval est pourvu de vibrisses. Ces poils très fins, que l’on retrouve autour de ses lèvres, sont souvent appelés « moustaches ». Ils servent de « mains » au cheval et l’aident notamment à détecter des éléments trop proches de lui pour être dans son champ de vision.
- Les muscles peauciers. Ils agissent comme des muscles « réflexes », que le cheval peut contrôler sélectivement. Ils sont également dotés d’une très grande sensibilité, ce qui permet au cheval de détecter les moindres vibrations sur sa peau et notamment de chasser les insectes. C’est pour cela que le cheval « frémit » lorsqu’un insecte se pose sur lui : les muscles peauciers agissent pour s’en débarrasser.
Comme indiqué précédemment, le toucher est un sens important dans les relations entre congénères. En effet, c’est par ce sens que les chevaux vont interagir, notamment lors de l’allogrooming : lorsque les chevaux se toilettent mutuellement.
Le goût : 4e/5 sens du cheval
Entre l’humain et le cheval, le sens gustatif fonctionne de manière quasiment similaire. En effet, le cheval possède également des papilles gustatives, qui lui permettent de détecter et catégoriser les aliments dont il se nourrit selon quatre catégories : amer, acide, sucré et salé.
Comme pour l’Homme, la sensibilité gustative varie d’un individu à un autre. Certains chevaux vont donc préférer des aliments sucrés, tandis que d’autres préfèreront quelque chose de plus salé par exemple. Il existe cependant peu de recherches scientifiques sur le goût chez le cheval et l’on ne connaît donc pas toutes ses capacités gustatives.
Une chose est sûre : le sens gustatif du cheval est fortement lié à son odorat mais également à son toucher ! En effet, dans la nature, le cheval utilise ses naseaux et ses vibrisses pour sentir et localiser sa nourriture.
Le saviez-vous ? 🍎 Le cheval ne mange que très peu les aliments pour leurs qualités nutritionnelles, mais principalement pour leur goût. Ils sont notamment très friands de sucré. Différentes études ont permis de lister leurs aliments préférés : les carottes, les bananes et même la menthe font partie des saveurs appréciées par le cheval.
L’odorat : 5e/5 sens du cheval
L’odorat est un sens très développé chez le cheval, qu’il utilise également en relation avec d’autres sens pour mieux comprendre son environnement.
Le cheval respire grâce à ses naseaux, qui lui permettent de flairer son environnement. Les odeurs, présentes dans l’air sous forme de molécules, sont piégées dans la cavité nasale lorsque le cheval inspire. Elles sont ensuite détectées par les cellules olfactives (les poils présents dans les naseaux) qui envoient un signal nerveux au cerveau.
Si une personne adulte peut différencier jusqu’à 10 000 odeurs différentes, le sens olfactif du cheval est encore plus développé ! En effet, le cheval possède un organe supplémentaire : l’organe de Jacobson (qui a quasiment disparu chez l’humain). Cet organe, également appelé organe voméronasal, est présent chez de nombreux autres animaux, comme les félidés ou encore les reptiles. Il permet notamment au cheval de capter les phéromones, molécules émises par ses congénères. Ainsi, lorsque le cheval fait le Flehmen, il utilise en fait son organe de Jacobson pour mieux flairer les odeurs et les phéromones présentes dans son environnement.
En conclusion, si les 5 sens du cheval sont les mêmes que ceux d’un humain, ils fonctionnent cependant différemment ! Le cheval ne perçoit donc pas son environnement de la même manière que l’Homme et est plus sensible à de nombreux facteurs que nous.